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27/04/2013

L'origine du nom Bamiléké

Bataille autour de l’origine du nom Bamiléké


L’origine du nom donné aux populations de l’Ouest Cameroun sujette à controverse.

C’est au premier festival national des arts et de la culture tenue à Douala en 1988 que le débat serait né. Deux chercheurs indépendants avaient alors présenté deux versions de l’origine du nom. Prince Mbou soutenait que cette appellation était d’un interprète Douala de l’époque allemande, du nom d’Elame, qui désignait les populations de l’Ouest par Baboté ba leke c’est-à-dire les porteurs des masques au visage. De son côté, Justin Mouafo, ancien délégué provincial de la culture à l’Ouest, reconverti dans la recherche des origines culturelles Bamiléké soutient que cette appellation puiserait ses racines dans la langue Foto par Dschang. Selon lui, ses recherches l’ont conduit à un interprète indigène du village Foto, du nom de Yalo. Cet interprète aujourd’hui décédé lui aurait raconté comment il a reçu en mars 1916 un « minisater » (entendez administrateur). En le promenant, il s’arrêtèrent au bord d’une rivière où des hommes courbés ramassaient de l’eau de leurs pommes de mains et buvaient. Le Blanc lui demanda ce qu’ils faisaient, il répondit « menoue » qui veut dire « ils boivent ». le Blanc qui prenait des notes écrivit dans son calepin Menoua, qui a donné le nom au département. Plus loin ils rencontrèrent des gens entrain de se disputer. A la question du Blanc il répondit « tsang » qui veut dire « palabre ». le visiteur nota Dschang qui devint le nom de la ville. Ils arrivèrent ensuite au sommet de la colline qui jouxte l’Université de Dschang. De ce sommet, le Blanc regarda les cases qui s’étendaient au loin dans les bas-fonds et demanda comment on appelait ceux-là. Yalo répondit, toujours en langue Foto « pe me lekeu » littéralement « les habitants des montagnes et des ravins ». c’est Bamiléké qui fut noté, car le visiteur écrivait plutôt le son, ou la phonétique comme disent les linguistes.

10 années de débats
Au 2ème festival national des arts et de la culture qui se tint en mars 1994 toujours à Douala, le débat fût réouvert. Prince Mbou soutient cette fois que les Blancs étant arrivés au Cameroun par la côté littoral, c’est un Duala (Elame) qui leur servait d’interprète. Mouafo explique que cela ne pouvait pas être vrai, que les colons prenaient un interprère indigène là où ils arrivaient. Les débats furent renvoyés, et reprirent de plus belle au troisième festival en décembre 1996 à Ngaoundéré. Ici des universitaires soutiennent un camp comme l’autre et le débat est plus houleux, mais non tranché. Rendez-vous est pris pour le quatrème festival de décembre 1998 à Ebolowa

La solution qui vient de Bruxelles
Pour le colloque d’Ebo-lowa, Prince Mbou est retenu comme conférencier mais son adversaire est “oublie”. Justin Mouafo explique qu’il a été obligé de se déguiser pour accéder à la salle. Sûr qu’il n’avait plus personne en face, Prince Mbou expose sa théorie et s’attend à la victoire. Justin Mouafo surgit du fond de la salle et s’inscrit en faux. Il expose sa version de l’histoire, et est contre toute attente soutenu par le recteur de l’Université libre de Bruxelles, participant au colloque. Celui-ci s’appui sur le dictionnaire Larousse de 1947/48, en page 1477 qui définit Bamiléké comme étant « les populations des montagnes de l’Ouest-Cameroun ». Il démontre ensuite que les correspondances phonétiques et paradigmatiques entre Ba mi léké et pe me lekeu sont plus convaincantes (trois syllabes) qu’en Ba mi léké et ba bote ba léké. En plus, les masques étant réservés à une certaine catégorie de personnes chez les Bamiléké, l’on ne saurait désigner le tout par une partie. Raison a donc été donnée à Justin Mouafo qui n’a trouvé mieux à faire que de protéger ce nom à l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) sous le couvert d’une association créer en janvier 1994, dénommée Associa-tion culturelle du peuple Bamiléké (Assocpba). Le numéro d’enregistrement 31012 lui a été attribué le 14 juillet 2003.


Par Roland TSAPI
Le 26-07-2004

Bandjoun

[Bandjoun] :

 tradition dynamique,  création et vie 

 Le musée présente plus d’une centaine d’objets majeurs et significatifs du patrimoine culturel et artistique de Bandjoun, un des principaux foyers de création et de tradition artistique du Grassland camerounais. On y trouve des pièces rares, parmi lesquelles quelques chefs-d’oeuvre de l’art africain. Elles célèbrent le faste de la cour des rois de Bandjoun, la grandeur et le pouvoir de ces monarques et de leurs collaborateurs, la solidité des institutions. Elles aussi matérialisent des thèmes universels comme la mort, la vie, la défaite, l’amour, la victoire, la puissance, le prestige, la force occulte, etc.Les superbes trônes royaux, les magnifiques masques et objets perlés, les éléments architecturaux à riche décor, les étoffes à motifs énigmatiques, divers objets culturels parfois expression du cycle de vie, sont souvent de grandes qualités d’exécution, d’une authenticité indiscutable, des témoins culturels de grande valeur esthétique et/ou historique, sociale.

L’exposition permanente au titre «  Bandjoun : tradition dynamique, création et vie » est organisée en en six thèmes:
Le pays et les hommes
Le pays
Bandjoun est localisé dans la province de l'Ouest-Cameroun et couvre plus de 3/4 du département du Koung-khi. Il occupe deux secteurs différents. Le premier est une zone basse (900 à 1100m d'altitude), peu vaste et presque vide, longeant sur près de 28 km le fleuve Noun. On y pratique à la fois les cultures et la chasse. Le deuxième secteur le plus vaste est le haut plateau (1500m d'altitude) dominant de 300 à 500 m de dénivellement la vallée du Noun. Il est modelé en collines aux sommets arrondis entre lesquelles les cours d'eau ont creusé un réseau de vallées, souvent à fond marécageux, où prolifèrent les palmiers-raphia, si utiles à la construction, l'alimentation et la fabrication d'objets.
Le climat est tropical à deux saisons (l'une pluvieuse, l'autre sèche).
Il est remarquable par sa fraîcheur et sa salubrité (sauf dans la vallée du Noun).
Les précipitations sont importantes (plus de 1 600 mm de pluies par an).
Alors que savanes, bocages et prairies occupent le plateau, les forêts galeries s'observent le long des rivières et du fleuve Noun. Lacs de cratère, chutes et rochers sont des lieux de culte et le cadre de légendes inquiétantes.
La région fut autrefois très giboyeuse et le fondateur de Bandjoun était lui-même un grand chasseur d'éléphants.
Les hommes
Le royaume de Bandjoun (gung a djo), capitale de l'art et principal centre culturel du plateau bamiléké, compte plus de 150 000 habitants (y compris la diaspora) pour une superficie de 264 km². C'est l'une des quelques centaines d'unités territoriales et politiques de nature monarchique, indépendante, de tailles variables, qui se sont progressivement formées depuis environ six siècles dans la région des hauts plateaux volcaniques de la partie occidentale du Cameroun et dénommée Grassland (ou Grassfield).
La langue des Bandjoun est le ghomala' qui appartient au Bamiléké central, une subdivision du Grassfield de l'Est, une des langues bantu du Cameroun occidental. Les langues contemporaines ne sont en fait que le résultat d'une longue diversification sur place, se chiffrant en millénaires, d'une langue unique de base, datant d'au moins 5 000 ans, d'une population d'autochtones, les proto-bantus.

les bangantés ( nde) origine du nom

BANGANTE

Banganté en Bamileké Magha( je refuse) Gha'ntua' qui refuse de se soumettre. On appela ce groupement ainsi à cause de leur farouche résistance aux Bamoun voulaient les soumettre et aussi parce que leur premier chef tint tête à tout ceux qu´ils avaient rencontré sur place. Les premiers habitants installés à Banganté furent des frères venus de foumban par Banfomfenge. Mais le vrai fondateur de la dynastie de Mfennga( le chef de ceux qui n´acceptent pas l´esclavage) fut Ngami un nchasseur, venu de Banka. Ngami et son frère Kammi poussèrent la chasse jusqu´à Ghâ. Tandis que Nkammi se dirigeait vers Banganfekam, Ngami alla trouver Njanzwe' à Tetla'. Par sa bonté et ses largesses il gagna l´estime et la confiance de Njanzwe'. Par ses ruses il devint notable, puis chef de tous les autres chefs voisins.

Les chefs qui ont régné sur Banganté sont les suivants :
Ngami ( chef fondateur), Tshamgo, Nenaton, Mbia'tat, Ngasam I, Nya I, Njike I, Nya II, NgasamII, Yomi, Ntsha'tshua, Njike II, Pokam Robert. Le plus grand de tous ces chefs fut NjikeII qui régna de 1910 au 12 / 11/ 43. En 1925 il demandera à l´administration de s´installer à Banganté, mais il n´obtiendra satisfaction qu´en 1930.Le chef Pokam résistera vaillamment aux maquisards. Les Banganté sont un peuple d´orateur. 


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