19/01/2014

HAMADOU AHIDJO MASSACRE BAMILEKE ET BASSA DE 1958 A 1982

  QUELQUES DATES DE IMPORTANTES POUR BAMILEKE ET BASSA


Le 03 janvier 1964. Kamdem Ninyim Pierre. Ancien chef Baham, ancien ministre de la Santé dans le premier gouvernement Ahidjo, député apparenté FPUP qui rejoint les rangs de l’UC en 1961, est exécuté sur la place public à Bafoussam.  
11 janvier 1968. Ahmadou Ahidjo nomme Salomon Tandem Muna au poste de premier ministre du Cameroun occidental. Muna avait ainsi gagné le bras de fer qu’il avait engagé contre John Ngu Foncha son ancien partenaire dans le KNDP. Ahidjo, qui avait refusé de mettre fin au mandat ministériel de Muna et de Egbe Tabi, comme le souhaitait Foncha, prenait parti pour les dissidents, il savait que ces derniers, contrairement à Foncha avaient adhéré à l’idée d’un parti national unifié.
Le 06 janvier 1971. La condamnation de Mgr Ndongmo. L’évêque de Nkongsamba, accusé d’avoir organisé un coup d’Etat contre le président Ahidjo avec la complicité du chef de l’UPC Ernest Ouandié est condamné à mort ainsi que deux de ses coaccusés.
Le 15 janvier 1971. L’exécution de Ouandié Ernest. Le dernier chef historique de l’UPC, qui avait refusé de faire un recours en grâce auprès du président Ahidjo et deux de ses lieutenants, Raphaël Fotsing et Gabriel Taben, sont transférés à l’aube de Yaoundé à Bafoussam dans le pays bamiléké dont ils sont originaires. A 10h22, en présence d’une foule de personnes invitées sur la grande place, ils furent exécutés.
Le 11 et 12 février 1961. Un référendum est organisé au Cameroun britannique. Les populations du Nord et du Sud avaient le choix entre le rattachement au Nigeria ou au Cameroun français. Le Sud opta pour l’intégration au Cameroun par 233 571 voix contre 97 741. Le Nord opta pour l’intégration au Nigeria par 146296 voix contre 97 659.
Le 30 mars 1947.Le dernier congrès de l’UNICAFRA. A Douala sous les cendres de l’UNICAFRA, une nouvelle organisation affiche clairement ses distances avec l’administration coloniale. En prônant la naissance d’un mouvement unitaire, les anciens sympathisants de l’UNICAFRA fonde le Rassemblement Camerounais (RACAM ) qui a pour slogan « Camerounais de toutes les races et de toutes les classes, unissez-vous ». Il posera les bases de l’UPC.
Le 13 mars 1959.Le vote de l’ONU, l’émergence d’Ahmadou Ahidjo et le dernier combat de l’UPC. L’Onu donne le feu vert à la fin de la tutelle sans préalable. Malgré la forte opposition des leaders de l’UPC en exil et des pays progressistes, qui souhaitaient comme préalable l’abrogation du décret de dissolution de l’UPC, et l’organisation des élections législatives sous l’égide de l’ONU avant l’indépendance, le vote de l’ONU est favorable aux hommes de Yaoundé. La France et l’ONU écartent définitivement les nationalistes de l’arène politique camerounaise. (Voir Un jour et l’Histoire)

Le souffle de la mort plane sur le Cameroun en ces mois d’avril. Si dans le pays Bassa l’on enterre sans tambours et trompettes les illusions combattantes de l’UPC, les violences du pouvoir sèment la mort et poussent à l’exil extérieur et intérieur. 
 Le 12 avril 1959. La mort officielle dans le pays Bassa de l’aile combattante de l’UPC.Après le ralliement de Mayi Matip et de plusieurs militants du maquis Bassa, sous l’instigation du gouvernement Ahidjo, une élection législative partielle est organisée dans le pays Bassa. En favorisant l’entrée à l’ATCAM des anciens maquisards sous la conduite de Mayi Matip, elle certifie l’existence d’une UPC dite légale et amène à confiner dans le registre du banditisme et du terrorisme les actions de l’aile Bamiléké de l’UPC. 
Le 24 avril 1960. L’incendie du quartier Kongo à Douala. Un gigantesque incendie embrase le quartier populaire Kongo de Douala qui est présumé abriter une forte communauté des sympathisants de l’UPC. Aucun rapport n’a pu établir les origines et le nombre des victimes.
 Le 16 avril. La mort du vice-président Abel Kingue . Quatre années après la mort du président Félix Roland Moumié, le malheur frappe une fois de plus la famille des nationalistes camerounais à l’étranger. Abel Kingue, vice-président depuis 1952  et réfugié en Egypte, meurt le 16 avril au Caire. Dernier des cadres de l’UPC à partir du Cameroun. C’est sous l’insistance du Secrétaire général  Ruben Um Nyobé, qu’il abandonne le maquis qu’il avait organisé après les évènements de mai 1955 pour se réfugier au Cameroun occidental.

10 avril 1999. Mort de John Ngu Foncha. L’ancien vice-président du Cameroun fédéral est décédé à Bamenda à l’âge de 83 ans. Sympathisant actif de l’UPC au début des années 1950, il fut un temps secrétaire exécutif de l’éphémère comité d’unification né dans le Cameroun occidental après la dissolution de l’UPC. Malgré l’opposition des membres de sa famille, le 24 avril 1999, lors de ses obsèques, le représentant du chef de l’Etat, Cavayé Yeguié Djibril, l’a fait à titre posthume grand cordon du mérite camerounais.
Mai 1955. La fin du combat politique de l’UPC. Des émeutes embrasent une partie du pays.
Le mois de mai 1955 fut très chaud. Des incidents violents éclatent à Douala, Yaoundé, dans le pays bassa et le Moungo. Ces incidents opposent les militants nationalistes de l’UPC plus déterminés que jamais, à l’armée coloniale. On signale des morts et des blessés de part et d’autre. Les principaux leaders nationalistes, de crainte d’être arrêtés, choisissent soit le maquis, c’est le cas de UM NYOBE, soit de s’exiler au Cameroun occidental, sous administration anglaise. Deux mois plus tard, la dissolution de l’UPC est prononcée par l’administration coloniale française.
Le 20 MAI 1972. La naissance de l´unité nationale. La République fédérale devient République unie du Cameroun.
C’est la conséquence du référendum du 20 mai 1972, où une majorité de Camerounais se déclarent favorable à l’instauration de l’Etat unitaire. Ahmadou  Ahidjo, alors chef de l’Etat et principal artisan de ce projet,invoqua des raisons d’économie budgétaire et de souplesse administrative,mais surtout d’unité nationale. L’Etat Fédéral du Cameroun comprenait en effet trois gouvernements et quatre assemblées.  Après plus de quarante ans  , les Camerounais étaient à nouveau dans un sel et même Etat
Le 5 mai 1960. Le premier président camerounais. Ahmadou Ahidjo est élu président de la république du Cameroun

L’élection de celui qui était jusque-là le premier ministre du Cameroun oriental n’est pas une surprise dans une assemblée où son parti, l’Union camerounaise,  détient la majorité des sièges (51 sur 100). Allait s’ouvrir un quart de siècle de règne pour celui qui aura jeté les bases institutionnelles de l’Etat moderne du Cameroun.

Le 13 juin 1957. Les nationalistes camerounaises de l’UPC deviennent des persona non grata dans la zone anglaise. Interdiction de l’UPC au Cameroun occidental sous administration anglaise.

Au petit matin du 13 juin 1957, les principaux responsables francophones de l’UPC qui s’étaient réfugiés dans la ville de Kumba, en zone anglaise, sont arrêtés et conduits manu militari à Victoria (Limbé).Après quelques jours de détention, ils seront expulsés vers Khartoum au Soudan. Ainsi allait commencer la longue errance des leaders upécistes à travers le monde, mais aussi l’internationalisation de la lutte pour l’indépendance du Cameroun. Il convient de rappeler que ce parti était interdit en zone française depuis mai 1955

Le procès fondateur du régime autoritaire.
Le 11 juillet 1962. Théodore Mayi Matip, Bebey Eyidi, André Marie Mbida, et Charles Okala furent les premières victimes des lois sur la subversion. Ils écopèrent de trois ans de prison ferme pour menées subversives et détention d’armes. Rassemblés dans le Front national unifié, depuis juin 1962, ils publièrent un manifeste dénonçant les visées antiparlementaristes et autoritaires du régime Ahidjo. En se présentant comme les défenseurs du sud, ils s’élevèrent contre le parti unique sous jacent et contre « une dictature de type fasciste ».

La naissance de l’Etat fédéral du Cameroun

14 août 1961. L’assemblée nationale du Cameroun adopte la première constitution fédérale pour le Cameroun et écarte, selon les souhaits du président Ahidjo, toute forme de régime parlementaire.


La tragédie du lac Nyos

21 août 1986 .Une grande explosion due à une accumulation de gaz dans le sous sol (Lac nyos) a lieu dans la région du Nord-Ouest (Cameroun). Le gaz carbonique qui s´échappe de la faille provoque la mort de près 2000 hommes, et entraîne le déplacement de milliers d´habitants de la région


La mise sur pied du parti unique.

1er septembre 1966. La naissance de l’Union nationale camerounaise (UNC). Fruit du ralliement à l’Union camerounaise (UC) du président Ahidjo des partis d’opposition (sauf l’Union des populations du Cameroun, UPC) et des formations dominantes de chacun des Etats, notamment le Kamerun national democratic party (KNDP) du vice-président Foncha.

L’assassinat de Ruben Um Nyobé

Le 13 septembre 1958. Le secrétaire de général de l´Union des populations de Cameroun (UPC), Ruben Um Nyobé est assassiné dans le maquis du pays Bassa. La mort du leader nationaliste camerounais, dans la clandestinité depuis juillet 1955, marque la fin de l´aile bassa de la lutte pour l´indépendance du Cameroun.

L’Etat d’alerte dans la région bamiléké

Le 29 septembre 1959. L’état d’alerte est proclamé dans la région bamiléké. Il donne aux chefs de circonscriptions tous les droits sur les habitants. Ils récupèrent toutes les armes à feu et éloignent tous ceux qui ne peuvent prouver leur résidence. Cette situation devient permanente jusqu´à l’ordonnance n°2 du 12 janvier 1960.

29 octobre 1959. Le non de Daniel Kemajou Le député Daniel Kemajou prend la tête d’une poignée d’élus pour s’opposer au vote des pleins pouvoirs à Ahmadou Ahidjo. Dans un discours emprunt d’émotions, de passions et surtout de politique, l’ancien président de l’Assemblée législative du Cameroun tente de faire barrage à la mise en place de l’un des rouages essentiels du « Régime Ahidjo ».Voir un jour et l’histoire.
3 novembre 1960. La mort du président de l’UPC Félix Roland Moumié. Deux années après la mort de son secrétaire général, Ruben Um Nyobé, l’annonce de la mort à Genève du président de l’UPC en exil plonge dans la désolation une grande partie de la population camerounaise. Victime des services secrets français, Félix Roland Moumié disparaît et marque un point final à l’espoir d’une véritable indépendance du Cameroun.
4 novembre 1982. La démission d’Ahmadou Ahidjo. Après 24 années de pouvoir sans partage à la tête du pays comme du parti unique (UNC), le président Ahidjo, sans aucune forme de justifications, cède sa place à son premier ministre et successeur constitutionnel Paul Biya.
6 novembre 1982. La naissance du Renouveau. Paul Biya prête serment et devient le deuxième président du Cameroun. Il a comme premier ministre Bello Bouba Maïgari. Le concept de renouveau fait naître beaucoup d’espoirs.

30 novembre 1989. La mort d’Ahmadou Ahidjo. La nouvelle est susurrée dans les gargottes et les bars des centres urbains. La mort à Dakar (Sénégal) du premier président du Cameroun n’a pas troublé les habitudes ni à l’ambassade du Cameroun à Dakar où flottait toujours le drapeau camerounais au passage du maigre cortège funéraire, ni dans les médias officiels du Cameroun.
15 décembre 1957. La rébellion prend pied dans le pays bamiléké. L’assassinat du député Samuel Wanko introduit dans l’Ouest Cameroun les vagues de violences qui touchaient les représentants de l’Etat dans les centres urbains et les localités proches de Douala et du pays Bassa. Le député des Paysans indépendants est assassiné ainsi que six autres personnes dans une embuscade près de Bafoussam.
18 décembre 1957. Le gouvernement Mbida se radicalise. Le premier ministre s’oppose à toute option politique susceptible de ramener l’UPC dans la légalité et le calme dans le pays Bassa. En voyage à Paris, il obtient le renforcement des effectifs de l’armée, notamment trois compagnies supplémentaires de soldats français.
Le 26 décembre 1970. Le procès du coup d’Etat des anges. S’ouvre à Yaoundé le procès contre le dernier chef de l’UPC Ernest Ouandié et de Mgr Ndongmo, Evêque de Nkongsamba, accusés d’avoir tenté de renverser le régime du président Ahidjo. Ce dernier, face à l’émotion suscitée par l’affaire, s’exprime à la veille du procès et affirme : « Le procès de Mgr Ndongmo ne sera ni celui d’une ethnie, ni celui d’une religion ».
 La rédaction. Histoire-du-Cameroun.Com©

24/11/2013

HYPERTENSION ARTERIELLE












                                                                                 Obtenir un litre d'extrait de feuilles d'avocatier par décoction, ajoutez 1/4 de litre de miel: boire un petit verre matin et soir ceci sous contrôle de tension.Vous pouvez suivre le traitement aussi longtemps que possible.

MAUX DE TETE

 pour un soulagement rapides, écrasez une gousse d'ail et 03 graines de pépins de limon puis diluez avec une petite quantité d'eau et buvez

22/11/2013

PALUDISME



faire bouillir une feuille sèche de papayer pendant 25mn, filtrer la décoction et laisser tiédir, y ajoutez 03 cuillerées a soupe de miel pure .  posologie: préventif un verre tous les 15 jours, 03 verres par jour dès les premier signe

06/11/2013

angine



mettre dans un quart de verre d'eau une grosse pincée de sel et s'en gargariser la gorge. puis mettre dans un verre d'eau une aspirine broyée et 1jus de citron et boire .

COMMENT SOIGNER L'ASTHME



prendre 30 feuilles de baobab séchées, 1 litre d'eau, 20morceaux de sucre; faire bouillir le mélange
durant 1 heure : adulte,1cuillere a soupe 4fois par jour. enfant 1cuillère à café 4fois par jour

GENEALOGIE DE LA DYNASTIE DES FO'O NDONG




Écrit par Pr DONGMO Jean Louis, Pr TSALEFAC Maurice & all, 1992   
GENEALOGIE DE LA DYNASTIE DES FO’O NDONG
La dynastie des Fo’o Ndong qui a comme héritier actuel le Chef Kana III a joué un rôle déterminant dans I'histoire de Bafou. Aussi avons-nous choisi d'utiliser sa généalogie comme axe central pour présenter cette dernière. Nous donnons cette généalogie en tête de notre exposé pour que le lecteur dispose dès le départ d'un cadre qui servira à classer les événements.
1. Quatre versions partiellement divergentes
Reconstituer aujourd'hui la généalogie de la dynastie des Fo’o Ndong n'est pas tâche facile. En effet les informateurs sont rares et leurs déclarations partiellement divergentes, la tradition orale ayant pendant longtemps véhiculée seule I'information jusqu’à sa récente mise par écrlt.
En écartant Ies fantaisistes et en comptant pour une seule toutes celles tributaires d'une même source, nous avons identifié quatre versions distinctes de la généalogie des Fo’o Ndong. Par ordre chronologique de leur mise par écrit il s'agit de :
1 - la version recueillie en 1935 à I'occasion d'une tournée à Bafou par un administrateur fran­çais des colonies en poste à Dschang, A. Raynier ;
2- celle communiquée par le Chef Kana II aux auteurs de I' Almanach Nufi publié en 1967
3- celle recueillie en 1968 par un groupe d'élèves et étudiants ressortissants de Bafou dans le cadre de la semaine culturelle de leur association;
4 - celle contenue dans le mémoire présenté par Nguefo Tsango Edouard en 1984 à l'Ecole Normale Supérieure de Yaoundé pour I'obtention du DIPLEG d'Histoire.
Version de Raynier
(1935)
Version de I' Almanach Nufi
(1967)
1- Nchemza
2- Njimetotchou
3- Fokekok
4- Ntoatanha
5- Agokpoua
6- Ndabchou
7- Mfozap
8- Totanha
9- Tchounlepap
10- Kana
11- Ngouadjeu
1- Njeumetotchou
2- Njeuzongteu
3- Njeumezazong .
4- Leparzak
5- Mboupti
6- Daptchou
7- Ghopouoh
8- Zebaze dit Fozap
9- Ntotang
10- Tekongmo dit Tchounlepap
11- Kana 1er dit Nkonglah
12- Ngouadjeu dit Mbapngong
13- Kana II dit Ndeuk.
Version des élèves et étudiants Bafou
(1968)
Version de Nguefo Tsango
(1984)
1- Fodong-Ndaptchou 1 dit Njeu-Meto' otchou
2- Fodong - Njeumeza - Nzong
3- Fodong - Njeu - Nzong - Nteuh
4- Fodong - Lepac - Nzack
5- Fodong -Mboumte
6- Fodong - Ag'hieg - Pio' oh
7- Fodong - Ndaptchou II
8- Fodong - Zebaze
9- Fodong - Nto'o Tan'ha
10-Fodong - Tekongmo
11- Fodong - Kana I
12- Fodong - Ngouadjeu
13- Fodong - Kana II
14- Fodong - Kana III
1- Ndaptchou I
2- Njemeza
3- Njeuzong
4- Lepac Nzac
5- Ago Pouo
6- Ndaptchou II
7- Fozap
8- Nto'o Tanha
9- Tekongmo dit Tchounlepap
10- Kana 1er
11-Ngouadjeu
12-Kana II
13- Kana III
2 - Analyse et tentative de résorption des divergences
En faisant abstraction des différences orthographiques parce qu'elles traduisent seulement la difficulté de transcrire avec I'alphabet français les sons de la langue Bafou, on trouve dans toutes les 4 versions ci-dessus les mêmes noms et le même ordre (sauf I'interversion de Ghopouoh et de Ndaptchou dans la version de I' Almanach Nufi) en remontant la généalogie à partir du Chef actuel jusqu'au 9e règne plus haut dans le temps. Il y a donc unanimité sur les 9 derniers Chefs, ce qui traduit I'efficacité de la tradition orale pour I'histoire proche ou peu éloigne.
Par contre au-delà du 8e ancêtre du Chef actuel apparaissent les divergences. Celles-ci portent aussi bien sur I'ordre des Chefs que sur leurs noms et par conséquent leur nombre. D'une manière générale, on peut les imputer aux faiblesses de la tradition orale, mais ce qui nous importe davantage c’est de retrouver les mécanismes par lesquels a été déformée ou perdue I'information. Notons tout de suite que les défaillances incriminées ici concernent aussi bien la mémoire collective (auquel cas l’information est déformée ou perdue pour tout le monde) que la mémoire individuelle (dans ce cas I'informateur concerné est seul défaillant, I'information pouvant avoir été bien conservée chez d'autres).
Certes a Bafou comme d'ailleurs dans toute I'aire de la civilisation bamiléké ou I'on a I'habitu­de de conserver les cranes des ancêtres pour leur offrir des sacrifices, I'oubli total d'un Chef est incon­cevable. Cependant I'oubli d'une partie de la désignation reste parfaitement possible et s'est même probablement produit pour cette période reculée dont les Chefs ne sont plus connus aujourd'hui que soit par leurs noms, soit par leurs surnoms. La conséquence c'est qu'il peut arriver aujourd'hui que I'on prenne le nom et le surnom d'un même Chef, désormais dissociée, comme deux personnes diffé­rentes. Ainsi, dans la version de 1968, ou prendrait Ndaptchou I et Njeumetotchou pour 2 Chefs différents. D'autre part, il est probable que le Fokekok qui veut dire «Chef mince ou petit» soit le surnom de Lepacnzac : en effet la tradition attribue a ces deux noms situés à peu prés au même rang, une meme oeuvre qui est d'avoir reculé légèrement les limites du territoire.
Avant de poursuivre notre analyse, ouvrons une parenthèse sur les surnoms. Ces derniers peuvent être :
- soit une contraction du nom précédée en position de préfixe du mot « fo » qui signifie Chef, exemple Fozap pour Zebaze ;
- soit une description condensée basée sur le trait dominant de la personnalité (exemple Agheo’ peoh, c’est-à-dire « qui ne veut pas risquer ses gens », surnom reprochant au chef concerné son pacifisme dommageable), ou sur une originalité vestimentaire (ex : Nto’o Tang’ha, c’est-à-dire « qui porte un large chapeau », Tchounlepap c’est-à-dire « qui noue autour des reins un pagne court »).
Fermons cette parenthèse pour reprendre notre analyse. Nous en arrivons à un second principe explicatif des divergences. Il est constitué par une pratique linguistique que nous proposons d’appeler « abréviation des noms de noblesse par élimination compensatrice de la syllabe terminale ». Plus précisément il s’agit de ceci. A Bafou, quand quelqu’un est anobli par le Chef ou succède à un père noble, son nom s’allonge de l’un des préfixes Nkem, Njié, Fo’, Assobo, Ntsuete, Assa’a, etc. … selon la série à laquelle il accède, puis il peut perdre dans la bouche de certains usagers se dernière syllabe comme pour compenser l’allongement entraîné par lé préfixe. Ainsi par exemple : Voufo en devenant Nkem s’appellera Nkemvoufo, en abrégé Nkemvou. Dans le cas de la généalogie qui nous intéresse ici :
- Mezanzong en succédant à son père qui était Njié a pris le nom de Njiemezanzong, en abrégé Njiemeza (2è nom de la version de 1984)
-Nzongteu en succédant à son père qui était Njié a pris le nom de Njienzongteu, en abrégé Njienzong (3è nom de la version de 1984)
Enfin il y a le problème de la présence de 2 Ntotanha dans la version de Raynier. Le premier (4è rang) est manifestement une erreur).
Au terme de cette analyse, la généalogie des Fo’o Ndong se présente comme suit : (nous transcrivons les noms en nous rapprochant le plus possible des sons de la langue Bafou).
1- Njiemeza, le Fondateur
2- Ndaptchou 1er surnommé Njiemetontchou
3- Njiemezanzong, en abrégé Njiemeza
4- Njienzongteh, en abrégé Njienzong
5- Lepac Nzac surnom Fokekeok
6- Mboupte (surnom)
7- Agne’o Peoh (surnom)
8- Ndaptchou II
9- Zebaze surnommé Fozap
10- Ndongmo surnommé Nto’o Tang’ha
11- Tenkongmo surnommé Ntchounglepap
12- Kana 1er surnommé Nkonglah (mort le 28-10-1929)
13- Ngouajio Jean (1929-1959)
14- Kana II (1961 - 1994)
15- Kana III (1994 - …)
3- Le nom Fo’o Ndong donné à la dynastie
Le nom générique Fo’o Ndong donné à la dynastie de Bafou a suscité beaucoup d’interprétations que nous ne jugeons pas utile de présenter ici parce qu’elles sont toutes fantaisistes ou acrobatiques. A notre avis l’explication serait pourtant simple. En effet, il est probable que Fo’o Ndong dérive de Fo’o Ndong-mo selon le principe déjà présenté d’ « abréviation » par élimination compensatrice de la syllabe terminale ». L’usage de ce nom remonterait donc au 10e Chef de la dynastie qui s’appelait Ndongmo. La transmission aux héritiers relève d’une pratique bamiléké bien connue.
4 - Comparaison avec d'autres généalogies de la region
II est intéressant de comparer le nombre de Chefs que compte la généalogie des Fo’o Ndong avec ceux des chefferies voisines et de celles conquises par Bafou.
Tableau No 1. Nombre de Chefs enregistres a certaines dates significatives par Bafou, ses sous­ chefferies et les chefferies voisines
Dates Chefferies
et Sous Chefferies
Vers 1900 a I'arrivée
des Allemands
1934 – 1935
1989
Bafou
12
13
14
Sous Chefferie de Ndziefeng
Sous-Ch. de Fokamezo
Sous-Ch. de Bantzengla
Chefferie de Baleveng
Chefferie de Fongo Tongo
Chefferie de Foto
Chefferie de Fotomena
Chefferie de Bamendou
17
10
8
8
7
4
6
9
18
11
10
10
8
6
7
10
19
13
11
12
9
7
9
12
Le tableau No 1 pressente cette comparaison non seulement à la date d'aujourd'hui mais aussi a deux dates significatives du passe: 1934-1935 où les administrateurs coloniaux ont mis par écrit pour la première fois I'histoire des chefferies de la region de Dschang, et vers 1900 à l’arrivée des Allemands. Le recours à cette dernière date vise à corriger les effets perturbateurs des pendaisons par les Alle­mands de Chefs hostiles à leur domination ainsi que ceux des assassinats et des exécutions de Chefs intervenus à l'occasion et à la suite des troubles qu'a connus le pays bamiléké au moment de l’indé­pendance du Cameroun (1959-1960), phénomènes qui ont accéléré artificiellement le rythme de succession des Chefs dans certaines Chefferies. En tenant compte de cela, il apparaît que le nombre de chefs enregistres à Bafou est voisin de ceux de Fokamezo et de Bamendou, dépasse légèrement ceux de Baleveng, de Bantsengla et de Fongo-Tongo, et dépasse sensiblement ceux de Foto et de Fotomena ; mais il est très largement dépassé par celui de Ndziefeng. Ces rapports traduisent proba­blement les degrés d'ancienneté des généalogies concernées.
5 - Profondeur chronologique
La tradition orale étant muette en ce qui concerne la chronologie, c'est grâce aux archives que nous connaissons quelques dates de la généalogie des Fo’o Ndong. La plus reculée de celles-ci concerne la mort de Kana 1er survenue le 28 octobre 1929. Nous savons aussi que c'est sous ce meme chef que sont arrives les Allemands dans la region de Dschang vers 1900. Pour la période antérieure nous avons identifié un seul événement historique a la fois positionné par rapport a la généalogie des Fo’o Ndong et date dans les archives. Il s'agit de l'invasion de Bafou par les Bali-Tchamba, dont la tradition orale dit qu'elle est survenue vers la fin du règne de Fozap alors vieux a pris fin au début de celui de son successeur Ndongmo surnommé Nto'o Tang'ha, et que Chilver place entre 1930 et 1935. Ainsi donc entre 1835 et 1929 ont règné Nto'o Tang'ha, Tenkongmo et Kana 1er, soit une durée moyenne de 31 ans par règne. On peut arrondir cette moyenne à 30 ans et l’étendre à tous les chefs antérieurs, ce qui ferait commencer le règne du fondateur en 1565. Cette date n'ayant pas un caractère absolu, on peut dire que la dynastie des Fo’o Ndong a été fondée dans la seconde moitie du 16e siècle.



















LISTE DES VILLAGES BAMILEKES


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